Jour 1, lune 0.


Je sens une douce brise me caresser la peau. Qu'est-ce que je suis ? Je suis incapable de comprendre qu'est-ce que je fais, mais je ne tarde pas à voir que je peux contrôler des choses... Des espèces de morceaux de moi-même. Des morceaux de mon âme, mais à l'extérieur de moi. Je tente de me mettre debout en dépliant ce que j'estime être mes membres, mais je me rend rapidement compte que je suis incapable de soutenir mon poids. J'essaie d'ouvrir mes paupières, mais je n'en ai pas la force non plus; alors, j'hume doucement l'air en tentant de percevoir divers parfums. Une odeur, délicieuse à sentir, me guide. Je rampe en mettant une patte devant l'autre jusqu'à trouver la source de cela. Je ne tarde pas à me heurter à une masse énorme et gigantesque qui semble être recouverte d'un duvet doux et cotonneux. Je trouve enfin la source de l'odeur et goûte... C'est en fait un liquide chaud et sucré qui ravi mes papilles et me réchauffe la gorge lorsque je l'avale. Après plusieurs minutes à l'avaler, j'ai l'impression que je vais exploser tellement je suis remplie, et je m'allonge contre la douce masse, finissant par m'endormir en soupirant.



Jour 2, lune 0.


L'odeur d'hier est remplacée par un parfum beaucoup plus désagréable qui irrite les orifices de mon museau. Je ne tarde pas à réaliser qu'elle vient du corps que je trouvais si agréable hier. J'ai soif, alors je goûte au liquide d'hier. Il est beaucoup moins chaud, et j'ai l'impression qu'il a perdu d'un peu de goût, mais je l'avale quand même pour calmer les cris de ma gorge assoiffée. Une fois repue, je retourne m'endormir sans trop me préoccuper de l'odeur car je suis complètement épuisée, bien que je ne fasse pas tant de choses que ça.



Jour 3, lune 0.


Lorsque je me réveille, l'odeur déjà présente hier est maintenant insupportable. Les effluves sont dégoûtantes et alors que je tente de boire, je me rend compte que plus rien ne sort; la source de ma vie n'existe plus. Je m'éloigne rapidement de l'odeur, tentant de réfléchir. Je ne vois rien et n'entend rien. Je ne peux pas marcher, mes mouvements sont des rampements. Je suis condamnée à une mort quasi certaine. Mon ventre ne tarde pas à crier famine, et je n'ai pas d'autre choix que de tenter de m'endormir contre ce dur sol qui m'agresse les muscles du dos.



Jour 4, lune 0.


Ce matin, je me suis rendue compte d'une chose étrange. Je peux entendre des sons, alors que je ne vois toujours rien. J'ai entendu un petit gémissement à côté de moi, et en rampant, je l'ai rejoins. J'ai sentis une boule de poil, comme la masse de mon premier jour, mais en beaucoup plus petite. Je suis restée à côté d'elle, car son odeur m'étais rassurante et familière. Je commençais à avoir très faim, et je crois qu'elle aussi car son ventre n'arrêtait pas de faire des bruits bizarres et elle poussait des petits gémissements.